COUP DE COLERE

Voilà, en début d'après-midi, je demande à Fanny de faire ses devoirs pour le lendemain (car il faut savoir qu'elle les fait toujours à la dernière minute...). Bref, voyons voir : une leçon d'histoire, des définitions de mots à apprendre et une leçon de conjugaison...

Les mots sont difficiles à apprendre selon son goût, elle n'arrive pas à les mémoriser, je l'interroge plusieurs fois et rien ne rentre... Bon passons à la leçon de conjugaison sur l'imparfait, ça ça va à peu près dirons nous. Maintenant, c'est la leçon d'histoire... AIE !!! Grosse crise : je ne veux pas l'apprendre, c'est trop long (tu parles 1/2 feuilles A4 + 1 frise)... Alors je me fâche un petit coup et là re grosse crise : je ne veux pas l'apprendre, l'école c'est nul (rappelons le elle a 9 ans 1/2), j'ai envie de me suicider, tu me fais souffrir (en parlant de moi bien évidemment), je ne veux plus vivre ici, je veux aller quelque part d'autre... j'en passe et des meilleurs...

Bon, reste zen Céline, tu vas t'énerver un petit coup fort et elle va finir par l'apprendre sa leçon... Et ben non, tu t'es mis le doigt dans l'oeil, elle pique des crises à répétition en me rabâchant la même chose : que je la fais souffrir, qu'elle veut se suicider ou qu'elle veut vivre ailleurs...

C'en est trop d'entendre toujours la même chose depuis plus de 2 ans. Ni une, ni deux, je monte dans sa chambre en lui disant : tu veux vivre quelque part d'autre, ok ! Là, elle me regarde, elle s'interroge, tant mieux c'est ce que je voulais ! Je lui vide son armoire, mets tout dans des caisses et redescends avec le tout (c'est fou ce qu'on peut aller vite quand on est en colère lol !). Elle me fixe, me demande ce qui se passe. Je lui dis qu'elle va aller vivre avec son père puisque c'est ce qu'elle veut... Elle me supplie, pleure, dit qu'elle ne veut pas y aller. Mais je ne comprends pas, il y a quelques minutes, elle nous détestait tous : son frère, sa famille et moi... Alors à quoi bon rester dans un foyer où l'on ne s'y plait pas ?

Je mets donc les caisses dans le coffre et la prie de monter dans la voiture. Encore elle pleure et me supplie qu'elle ne veut pas y aller... Tant pis, je la force et elle monte. Tout le long du chemin pour aller chez son père, elle clame : je suis dans un cauchemar, je suis dans un cauchemar... Je lui dis alors que je vais la pincer pour lui montrer que tout ceci est bien réel et qu'à 16h15, elle ne sera plus ma fille. Elle se pince elle-même pour savoir et mince elle s'est fait mal !

Elle me demande si elle nous verra encore, si mamie et tous les autres vont pleurer. Je lui réponds que oui on pleurera sûrement mais qu'on finirait par l'oublier (comme a fait son père) et que certainement pas elle ne nous reverrait, que son père ne nous l'emmènerait pas et que j'irais encore moins la chercher... qu'elle verrait quand elle aura 18 ans pour venir nous voir... Elle a peur, très peur de ce qui l'attend chez son père. Et pour cause, rappelons qu'elle ne l'a pas vu depuis le 3 décembre 2005... Bref, le trajet est long, très long jusque là-bas, je parle pour elle bien évidemment.

Joris, qui est venu avec nous, j'ai pas le choix, je ne voulais pas le laisser tout seul, ne cesse de dire qu'il faut que Fanny aille chez son père et qu'on sera bien mieux sans elle. Il faut dire que lui aussi en a marre de son comportement, marre de l'entendre dire des horreurs sans arrêt, marre de s'entendre dire qu'elle le déteste...

Arrivés à Anchenoncourt, je passe devant la maison une première fois, la copine de mon ex est dehors dans sa voiture, mais lui n'est pas là... Je m'arrête un peu plus loin et demande à Fanny ce que je fais. Je lui donne un moment de réflexion avant de la déposer avec toutes ses affaires. Elle me dit qu'elle ne veut pas y aller, qu'elle ne sera pas aussi heureuse chez son père que chez moi... Mais encore là je ne comprends pas, elle ne cesse de clamer à qui veut l'entendre qu'elle est malheureuse avec moi (elle a télé, magnétoscope, lecteur dvd, radio cassette cd, mon ancien portable et elle est malheureuse chez moi !!!). Elle me dit alors qu'elle n'aura pas tout ce qu'elle a avec moi. Ah ça c'est certain ma belle !!!

Bon, je lui donne 3 secondes pour qu'elle choisisse : soit elle va chez son père, soit si elle revient à la maison, elle devra faire ses devoirs sans rechigner, ne plus parler suicide et ne plus dire qu'elle est malheureuse...

Elle me dit qu'elle veut revenir mais qu'elle refuse toujours de faire ses devoirs. Bon, qu'à cela ne tienne, je fais demi-tour, on repasse devant chez eux, cette fois lui est dehors et elle toujours dans la voiture. Le temps de retourner la voiture (pour être dans le bon sens) et de se garer, pouf y a plus personne, on voit même la porte d'entrée se fermer dès que l'on se gare... Bizarre non ? Bien entendu, ils nous ont vus passer. Dernière chance pour Fanny... Toujours la même question de ma part, toujours la même réponse de sa part, de colère je descends et ouvre le coffre et là, elle me crie en pleurant qu'elle accepte mes conditions.

Et ben, il en aura fallu des menaces pour arriver à mes fins. Bien entendu, je l'ai ramenée avec nous, il était hors de question que je la laisse entre les mains d'un salopard qui n'est même pas fichu de prendre son rôle de père au sérieux !

Sur le chemin du retour, je dis à Fanny qu'on n'en parle plus, que si elle respecte les conditions, tout se passera bien. Elle m'avoue quand même qu'elle ne me croyait pas capable d'avoir fait une chose pareille, elle qui croit toujours que je dis mais ne fais pas... Mais aujourd'hui, il fallait que je marque le coup, trop marre !!! Joris me dit alors que si son père ne veut pas d'elle, on n'a qu'à la laisser dans la forêt. Sacré Joris, je le comprends, il en a ras le bol aussi, pauvre gamin. Mais bon, je ne peux le laisser dire des choses pareilles alors je le gronde et le chemin du retour se passe dans le calme.

Aussitôt rentrés, je décharge la voiture, ils goûtent et Fanny se met à sa leçon d'histoire... Tout va bien ouf !

Reste à savoir si cette leçon va porter ses fruits !